Circuit « Les incontournables du Patrimoine »

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La ville et l’Abbaye

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Ancienne capitale religieuse du Gâtinais, Ferrières doit sa naissance et son nom au minerai de fer affleurant dans la vallée de la Cléry. Le monastère, fondé au milieu du Vlle Siècle par des disciples du moine irlandais Saint Colomban, relevait du diocèse de Sens.

Le IXe Siècle est la période la plus brillante de l’abbaye, qui adopte la réforme bénédictine.

À sa tête, on trouve d’importantes personnalités du monde carolingien en relation avec la Cour Impériale d’Aix-la-Chapelle : Alcuin (794-804), Aldric (821-829), Loup Servat (841-862).

Le monastère connaît alors un immense rayonnement spirituel, grâce à son scriptorium (atelier de copistes) et à son comptoir en baie de Canche, en Normandie, qui lui permet de commercer avec les Îles britanniques.

Aux Xlle et XlIle Siècles, le monastère vit une autre ère de prospérité, marquée par la reconstruction de l’église abbatiale Saint Pierre et Saint Paul. Après la guerre de Cent Ans et l’incendie du monastère par les Anglais en 1427, la vie spirituelle et matérielle est rétablie par Louis de Blanchefort (1478-1505) qui reconstruit les bâtiments monastiques.

Après les guerres de religion, c’est le grand prieur Dom Morin (1610-1628) qui rétablit le pèlerinage à Notre-Dame.

La Révolution disperse tous les moines. Les bâtiments sont vendus comme biens nationaux et en partie détruits. Les deux églises, aujourd’hui classées Monuments Historiques, sont sauvées par leur affectation au culte paroissial.

Le plan du bourg de Ferrières reflète bien son histoire : au sud, l’enceinte de l’abbaye, de plan circulaire, protège les églises Saint Pierre et Saint Paul et Notre-Dame de Bethléem, entourées des cloîtres et des différents bâtiments monastiques. La rivière forcée issue de l’étang des Moines longe le pied du rempart.

La ville de Ferrières s’est plus tard développée au contact de cette première enceinte, sur un tracé octogonal. Elle a été protégée entre 1530 et 1552 par une enceinte munie de tours rondes dont la plupart sont conservées aujourd’hui.

 

1. La Place Saint-Macé 

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Cette place à l’entrée EST de la ville est plantée de marronniers, de platanes et de rares tilleuls : c’était autrefois le Champ Saint-Macé, puis le Champ royal. Les grands arbres qui l’ombragent aujourd’hui ont en partie remplacé les marronniers plantés sous la Restauration, après l’invasion de 1815, grâce à une souscription publique. Les archives municipales de Ferrières en portent le témoignage : La plantation du Champ Saint-Macé commencée le 17 novembre 1817 a été terminée le 22 du même mois, les marronniers qui bordent le Lary du côté de Pierre Legros ont été plantés le 25 janvier 1818. Cette vaste place, coupée en deux par la route de Sens depuis 1853, était autrefois entourée de haies.

Elle était le lieu des fêtes et des foires, notamment celle de la Saint-Michel, l’une des plus anciennes de France, instituée à Ferrières le 29 septembre 1163, jour de la consécration de l’abbatiale par le pape Alexandre III.

En 1898, le Champ royal fut le cadre d’une grandiose manifestation religieuse : le Couronnement de Notre-Dame de Bethléem. La statue vénérée fut couronnée solennellement par Monseigneur Touchet, évêque d’Orléans, en présence de Monseigneur Ardin, archevêque de Sens, de deux évêques, de 400 prêtres, de 200 missionnaires ou aspirants à des missions étrangères, et de 12 à 15 000 pèlerins.

Au cours de la guerre de cent ans, elle fut, dit-on, le théâtre d’événements douloureux et violents : c’est là que fut livré, en 1427, le combat contre les Anglais.

Selon la légende, c’est de Sens que l’Évangile serait venu à Ferrières-en-Gâtinais, avec les saints Savinien et Potentien. Pour en perpétuer le souvenir, on a donné à cette place, située précisément au débouché de la route de Sens, le nom d’un évangéliste, Saint-Macé

Avant la Révolution, elle faisait le lien entre le monde des villageois employés à l’abbaye, et le monde des religieux. La fête du Lundi de la Pentecôte s’y tenait tous les ans et aujourd’hui encore, elle est utilisée pour certaines foires et grands marchés.

Continuez en empruntant la Porte Saint-Macé, ancienne porte de l’enceinte abbatiale reconstruite au XVIIIe siècle.

 

2. La Cour du Couvent

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On y accède par la porte Saint Macé. On peut y voir à gauche l’ancienne hôtellerie, où les moines accueillaient les voyageurs, et à droite un grand corps de logis et quelques salles, granges et écuries. Au milieu, un puits du Xllle siècle

À gauche, la façade nord de la chapelle Sainte Elisabeth (chapelle des abbés) où l’on peut apercevoir le tom­beau de Saint Aldric, abbé de Ferrières, mort en 841. De cette chapelle, on accédait au petit cloître.

 

3. Le Cellier des Moines

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Ces anciennes caves de l’abbaye sont creusées sous les bâtiments de la première cour, entre le mur d’enceinte et le pavillon Louis XIII.

Ce sont deux vastes salles voûtées, séparées par une rangée de piliers massifs, qui datent du XIIe ou XIIIe siècle.

 

3b. La Grande Bonde

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Cette arche qui traverse la chaussée, que l’on appelle la bonde, fait partie de la construction en pierre de taille, qui retenait l’eau de la Cléry pour former un étang où les moines élevaient des poissons. La pisci­culture était une activité importante.

Cet étang s’étendait jusqu’au Hameau de la Queue de l’Etang. Une vanne permettait d’alimenter la ri­vière forcée et les viviers.

 

4. Les Arènes de Pépin Le Bref

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Cet espace, pris entre deux enceintes, constituait au Moyen-Âge un vaste bassin exploitant la chute d’eau latérale de l’étang des Moines, point de départ de la rivière forcée traversant le bourg vers l’aval.

La tradition, s’inspirant du récit du moine de Saint­ Gall, écrit en 884, veut que ce lieu clos ait servi d’arènes pour un combat légendaire du roi Pépin Le Bref, père de Charlemagne. Le roi Pépin qu’on appelait « Le Bref » car il était petit, y aurait montré sa bravoure en tuant succes­sivement un lion et un taureau qui s’affrontaient. Il sortit de l’arène en disant à ses nobles: « Ne suis-je pas digne d’être votre seigneur ? »

 

5. La Porte Louis XIII

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Cette vaste prairie, également appelé à l’époque cour de l’abbé, vierge de constructions comme au temps des moines, offre une belle vue sur les églises et les bâtiments conventionnels. Depuis cette cour de l’abbé, on descend aujourd’hui jusqu’à la fausse rivière par un escalier terminé par la Porte Louis XIII, de style baroque.

Au XVIIe siècle, cet escalier permettait aux abbés de traverser le mur d’enceinte pour accéder à leurs jardins. Ils passaient par un pont-levis, car les jardins se trouvaient de l’autre côté de la rivière forcée. On peut encore voir les traces du mur d’appui sur la rive d’en face.

 

 

6. La Cour de l’Abbaye

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La Cour de l’Abbaye était autrefois au cœur du monastère bénédictin. En effet, l’aire centrale dégagée correspond approximativement à celle du cloître, constitué initialement de quatre galeries couvertes (on remarque quelques arrachements à ces piliers au mur sud de l’église et sur le bâtiment oriental). Ce cloître desservait les lieux essentiels de la vie communautaire.

Au rez-de-chaussée du bâtiment oriental, il reste la salle capitulaire, le réfectoire et la cuisine reconstruits avec raffinement et sobriété par l’abbé Louis de Blanchefort à la fin du XVe siècle.
Le grand escalier menait au dortoir des moines situé au premier étage.

Une porte percée dans le bras sud du transept donnait accès directement à l’église pour les offices de nuit. Le long de l’aile ouest du cloître, à l’emplacement probable d’un château capétien primitif, s’étendait le palais abbatial construit par l’abbé Louis de Blanchefort, dont il ne subsiste qu’une porte flamboyante.
Derrière le bâtiment abbatial, on voit encore les vestiges du petit cloître réservé aux frères convers ainsi qu’un pavillon appelé logis du prieur.
(XVIIe siècle).

 

 

7. La Porte Renaissance

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Cette porte Renaissance est tout ce qui reste du logis de l’abbé, démoli à la Révolution.

Elle s’ouvre dans le mur et par quelques marches, permet d’accéder à une grande cour, utilisée comme parking. Elle n’était pas à cet endroit initialement. C’est l’ancienne porte du réfectoire des moines, placée là au XIXe siècle.

 

 

8. L’Abbatiale Saint-Pierre Saint-Paul

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Fondée par Clovis, l’abbaye bénédictine de Ferrières a été abbaye royale et papale dès le VIIe siècle. Abbaye papale, elle dépendait sans intermédiaire du pape ; abbaye royale, elle était placée directement sous la juridiction et la protection du roi, les moines ayant la liberté d’élire leur abbé, avec toutefois l’agrément du monarque.

C’est à l’époque carolingienne que l’abbaye de Ferrières adopte la Règle de saint Benoît, comme les autres couvents. En 794, Charlemagne y place son ami Alcuin. Sous l’autorité bienveillante de ce fin lettré, un des hommes les plus savants de la cour, Ferrières devient alors la « nouvelle Athènes ». Son scriptorium et sa bibliothèque sont parmi les plus prestigieux de l’époque.

Les successeurs d’Alcuin sont tout aussi préoccupés de lettres que de spiritualité ; le plus célèbre d’entre eux, Loup Servat, entretenait des relations épistolaires avec toutes les grandes abbayes du temps, dans et hors de l’empire, et échangeait avec elles de précieux manuscrits. La communauté monastique de Ferrières était devenue un des centres de la Renaissance culturelle carolingienne. Durant des siècles, son rayonnement spirituel et culturel sera reconnu dans toute l’Europe.

Il s’agit peut-être là d’un autre miracle de Ferrières. Neuf fois le village et le couvent auraient pu être abandonnés par des survivants découragés, et neuf fois ils ont été rebâtis, toujours dans un même site. Leur courage et leur volonté font qu’aujourd’hui ce ne sont pas des ruines que l’on visite, mais une petite cité bien vivante, qui connaît son passé et en tire sa force pour avancer vers l’avenir. Pourtant, ce que l’on peut encore admirer aujourd’hui de l’abbaye est encore loin de refléter ce qui fut l’une des grandes abbayes bénédictines européennes.

 

 

9.L’Église Notre-Dame de Bethléem

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L’église dédiée à Notre-Dame de Bethléem est le plus petit des deux édifices religieux de la place.

On y entre habituellement par la porte latérale située sur la façade nord. Cette ouverture est surmontée d’une statue de la Vierge avec cette inscription en latin : « Ne insalutata hospite » – « N’entrez pas sans saluer l’hôtesse », c’est-à-dire Marie.

On raconte que Saint-Pierre avait envoyé trois disciples évangéliser la Gaule : Saint-Altin, Saint-Savinien et Saint-Potentien. Arrivés au moment de la fête de Noël, ils eurent une vision de la Nativité et se seraient écrié : « C’est un nouveau Bethléem ». Ils construisirent alors sur le site de cette vision une chapelle placée sous le vocable de Notre-Dame de Bethléem.

En 451, lors de l’invasion des Huns, presque tous les habitants du village furent massacrés et brûlés vifs dans l’église. L’église, totalement réédifiée au XIIe siècle subit de nombreux dommages durant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion. Elle fut réparée à chaque fois. Les deux chapelles formant le transept furent ajoutées au début du XVIIe siècle. L’arc triomphal, légèrement outrepassé et ses chapiteaux très frustes pourraient être du Xe siècle ou du XIe siècle.

Entrant dans l’église, on découvre un ensemble architectural et ornemental composite, d’époques très différentes.

L’abside, tout au fond de l’église, est dominée en totalité par un imposant retable réalisé en 1650.

À propos du vocable Notre-Dame

L’habitude d’appeler un édifice religieux Notre-Dame date du XIIe siècle. Au moment de la christianisation de la Gaule, on employait plutôt le terme de Sainte-Marie. Dans le comput de Ferrières rédigé en 905, il est fait mention de la dédicace, le 10 des calendes d’octobre, de l’église Sainte-Marie : c’est sans aucun doute l’église connue aujourd’hui sous le nom de Notre-Dame qui, pendant plusieurs siècles, a été appelée Sainte-Marie. Cet ancien vocable a même été utilisé en légende d’une carte postale du XIXe siècle.

 

10. La Place des Forges

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La place des Forges était une dépendance de l’ab­baye placée en contrebas de la rivière forcée créée par les moines.
Ce secteur formait un pôle économique à l’exté­rieur de la clôture du monastère, mais intégré dans l’enceinte urbaine du XVIe siècle.
Le moulin, qui actionnait les soufflets de la forge, a conservé l’orifice d’axe de sa roue et sa chaussée surélevée par rapport au lit de la rivière.
La maison du Maître de forge et les bâtiments arti­sanaux (reconstruits à la fin du XVIIIe siècle) entourent la place. Une tannerie avec ses hauts séchoirs à peaux bordait jadis la Rue Neuve des Forges. L’industrie du fer est à l’origine du nom de Ferrières.

 

11. La Rue de la Pêcherie

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Le nom de cette rue évoque une activité essentielle de l’abbaye : la pisciculture.
Les vidanges de l’étang permettaient de récupérer les poissons dans les filets. L’étang alimentait en eau vive les viviers qui donnaient aux moines une grande part de leur alimentation et de leurs revenus (affermage des droits de pêche).
La rivière forcée (ou artificielle), venant de l’étang des Moines, est enjambée par un pont, construit en 1766. Elle est barrée par la chute d’eau d’un ancien moulin à tan, moulin monastique, qui servait à moudre les écorces de chêne, utilisées pour tanner les peaux.

 

 

12. La Place du Martroi

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Le Martroi était l’endroit où l’on exécutait les condamnés.
La croix Sainte Apolline, actuellement place Saint Macé, y était érigée jusqu’au début du XXe siècle. Elle s’appelait alors croix de Bethléem.
Au XIXe siècle, la grande maison à l’angle de la Rue Neuve des Forges était le tribunal. On peut y voir encore des ouvertures anciennes.
Un porche fermait l’enceinte en bas de la place des Églises. Dans son épaisseur se trouvait la prison de l’abbaye. Il a été démoli à la fin du XIXe siècle car il empêchait les charrettes à foin de passer.

 

• LES CHAPELLES

  • La chapelle Saint-Lazare

La chapelle Sainte-Apolline

L’ancienne église Saint-Fiacre

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